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ladepepeche.fr – Santé, Insolite, Villeneuve-sur-Lot – Publié le 22/06/2021 à 19:17 – Guillaume Béars

Villeneuvois : à la découverte des "potions magiques" de Pouty de Gorre

Armel à côté de son alambic
Armel Meunier devant son alambic flambant neuf, qui lui permet de remplir ses flacons d'hydrolats et d'huiles essentielles. Photo DDM - GB

Armel Meunier est productrice de plantes aromatiques et médicinales biologiques au lieu-dit « Pouty de Gorre », à Gavaudun. Installée ici, avec son mari, depuis 4 ans, elle arpente le Villeneuvois avec ses flacons d’huiles essentielles et ses sachets de plantes séchées. Un travail minutieux.

Ne vous y méprenez pas : dans cet alambic, point d’eau-de-vie mais du thym, du romarin ou encore du lavandin. Bienvenue dans l’atelier d’Armel Meunier, qui a installé ses instruments de travail à l’ombre du pigeonnier de la vieille bâtisse de Pouty de Gorre. Elle et son mari Christian ont atterri ici voilà quatre ans, au beau milieu des bois de Gavaudun. Originaires de la Drôme et à la retraite, ils ont mis deux ans avant de trouver ce petit coin de paradis lot-et-garonnais. Avec la ferme intention de faire quelque chose avec les plantes…

Au fil des formations, de lectures et des rencontres, la voilà devenue productrice de plantes aromatiques, médicinales et se lance dans la distillation. « Ce n’est pas évident de trouver de la qualité » affirme Armel, qui vient donc enrichir l’offre d’huiles essentielles et d’hydrolat avec sa propre marque, « Pouty de Gorre ». L’esquisse de l’impressionnante bâtisse viendra compléter les étiquettes sur les flacons. Mais avant d’arriver dans les fioles, un travail minutieux doit s’opérer…

Plantes cultivées et plantes sauvages

Des hectares entiers de fleurs entourent la bâtisse historique. Entre le printemps et l’été, Armel y passe le plus clair de son temps (lire ci-contre). « Une moitié de plantes cultivées, l’autre de plante sauvages » détaille la productrice. De la menthe, du romarin, de la sarriette, de la lavande, du thym ou encore des soucis, Pouty de Gorre est une pépinière à ciel ouvert. Une fois récoltées, les plantes sont séchées ou directement distillées. L’étage de la grange a été tout spécialement aménagé pour y entreposer les fleurs. « Avec une aération naturelle », précise Armel. Quand on pénètre dans le séchoir, l’odeur des champs
vient vous caresser le nez. Les feuilles séchées sont ensuite mises en sachets et vendues sur les marchés du Villeneuvois. Pour les flacons d’huiles et d’hydrolat, le processus est un peu plus long du fait de la distillation. Une chaudière, qui apporte de la vapeur d’eau dans une cuve où sont posées les plantes. La vapeur qui a traversé les végétaux part dans une dernière cuve, où l’huile et l’hydrolat se séparent naturellement. Les liquides sont ensuite mis dans les flacons, et le tour est joué ! Pour autant, elle ne fabrique de « médicament naturel », mais bien des produits alimentaires. « Ça coince un peu au niveau de la législation » souffle Armel. Elle doit composer avec « 148 plantes libérées », c’est-à-dire des plantes médicinales autorisées. Les bienfaits de certaines plantes sur notre santé sont pourtant connus et reconnues, notamment en Suisse où un « aromatogramme » a été établi.
Néanmoins, les choses bougent petit à petit. Pour preuve, les produits de « Pouty de Gorre » rencontrent un vif succès partout où Armel les distille. Au marché bio de Villeneuve, à Villeréal, à Thézac, à Monflanquin et dans certaines pharmacies. « On fait ça surtout pour le plaisir ! Les marchés, ce sont des rencontres et l’occasion de donner des conseils. » Ce que les clients s’arrachent ? « Des graines de carotte sauvage », bonnes pour les troubles digestifs. Mais pas question d’en produire des kilos et des kilos. À Pouty de Gorre, on veut rester sur une petite production, « en accord avec tous les vivants ».

Armel et Christian devant la serre
Armel en compagnie de son mari Christian, devant la "serre igloo". Photo DDM - GB

Les jardins d’Armel Meunier sont uniques en leur genre. Dans la façon de planter les fleurs comme l’équipement. Comme l’endroit où elle bichonne ses végétaux. De loin, on pourrait presque la confondre avec un igloo. Mais c’est bien une serre que le couple a érigée sur l’un des terrains. « C’est là où tout se passe » sourit la productrice. À l’intérieur du dôme, tout a été aménagé pour qu’elle puisse réaliser ses semis et penser son jardin. Des outils, des pots et des jardinières viennent compléter le décor. « J’aime cette ambiance ronde ! L’avantage, c’est que les rayons du soleil tapent de façon régulière. »

Pas de chaleur étouffante non plus, cette serre fonctionne avec un système de puits canadien : du chaud en hiver et du frais en été. Et ils peuvent l’aérer comme bon leur semble grâce à des vérins. Ajoutez un panneau photovoltaïque sur ce dôme et vous avez une serre qui est 100 % propre. À côté de ce dôme justement, une multitude de plantes. Mais plantées de façon « classique ». Pour être surpris, il faut aller à l’autre bout du domaine. Quelques mètres avant de franchir la clôture, on perçoit déjà la fantaisie de ce « parc à plantes ». Toutes les espèces ont été plantées « en courbe ». Un choix purement esthétique ? Pas seulement. « On suit la pente du terrain » détaille Armel. Une terre riche en fer, en calcaire, qui permet de faire tout pousser ou presque. « On alterne aussi entre une rangée de boutures et une autre à base de graine ». Et s’assurer d’une bonne récolte. Cette courbe permet aussi de se repérer facilement dans cet espace fleuri, notamment quand les espèces sont en pleine floraison. « Pour certaines plantes, nous avons seulement trois jours pour les ramasser, c’est dans cet intervalle qu’elles sont à leur optimum. » Et à cette période de l’année, autant vous dire qu’elle y passe du temps dans le dôme et dans le jardin courbé.

Contact au et poutydegorre.fr

sudouest.fr – Publié le 02/03/2021 à 03:58 – Michel Debiard

Ils cultivent des plantes aromatiques

Armel et Christian devant leur serre dôme
Armel et Christian Meunier cultivent plus d’une quinzaine de plantes aux subtiles fragrances. © Crédit photo : M. D

Armel et Christian Meunier sont originaires de Die (Drôme), capitale de la clairette et des plantes aromatiques. Elle était professeure de mathématique s ; lui a exercé comme kinésithérapeute, ostéopathe et acupuncteur. Tous deux vouent une passion aux plantes aromatiques qu’ils connaissent aussi bien que n’importe quelle encyclopédie.
Au Liban, où ils ont un moment exercé, Armel et Christian ont commencé à distiller des plantes aromatiques, « juste au niveau familial », précise-t-elle. Il y a quatre ans, le couple décidait de changer de région et choisissait le Sud-Ouest pour sa douceur. C’est dans la clairière de Pouty de Gorre, au cœur du massif forestier, qu’il a trouvé la ferme rêvée, « totalement isolée dans la forêt et assez grande pour devenir un lieu d’accueil ».
L’idée des plantes aromatiques trottant toujours dans leur tête, ils ont aussitôt vu le potentiel existant pour la cueillette sauvage et la culture. Après des stages auprès de l’association pour le développement de l’emploi agricole et rural et de la fédération régionale d’agriculture biodynamique, le couple a installé une serre pour semis et boutures et s’est lancé dans la culture sur environ 2 000 m². Depuis lors, Armel et Christian cueillent carottes sauvages, tilleul, aubépine, sureau… et autres plantes offertes par Dame Nature.
Dans leur jardin, ils cultivent plus d’une quinzaine de plantes aux subtiles fragrances. Afin de capturer leur parfum, les plantes sont séchées naturellement. Elles peuvent ensuite être vendues en sachet ou distillées lentement pour obtenir des hydrolats plus connus sous le nom d’« eau de… » ou des essences. Tous les produits sont vendus sur les marchés de la région.
Si le couple est persuadé de leurs vertus médicinales, ils sont vendus comme « alimentaires ». Ils peuvent agrémenter viandes, sauces, salades de fruits, crèmes ou encore servir à parfumer des boissons chaudes ou froides.
On peut aussi les acheter à la ferme en appelant le .